The soul of a man: Skip James

Né en juin 1902 dans une plantation du Mississippi, Nehemiah « Skip » James s'intéresse très tôt à la musique et apprend la guitare dès l'âge de huit ans, puis le piano à l'école... qu'il abandonne rapidement pour se produire dans les bars et aux abords des églises (son père était un pasteur baptiste). Il travaille ensuite comme ouvrier dans la construction de routes et la maçonnerie, ce qui lui inspirera plus tard sa chanson Illinois Blues. Skip James a énormément inspiré les autres bluesmen américains, par son style de guitare particulier : il joue entièrement aux doigts avec un picking très précis, rapide et clair, se servant d'un accord ouvert peu usité : le ré mineur, et chante en utilisant essentiellement la voix de tête.

A l'époque du krach boursier des années 30, il décide d'arrêter le blues et devient pasteur, comme son père.

Ce n'est qu'en 1964 qu'il remontera sur scène, encouragé par de jeunes fans de blues et des groupes émergents qui reprendront certains de ses titres, payant également ses frais d'hôpital et ses funérailles lorsqu'il sera atteint d'un cancer et décèdera en 1969. Wim Wenders lui consacrera en 2003 un volet de son film "The soul of a man" mettant en exergue les deux étapes majeures de sa carrière : sa période nostalgique de blues profane (Devil got my woman, Cypress blues), et sa période plus légère de blues chrétien (Jesus is a mighty good leader).